En 1886, le 1er mai est choisi par les syndicats ouvriers américains pour revendiquer la journée de huit heures, sous le slogan “8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs”. A Chicago, une grève massive dégénère au bout de trois jours : après l’explosion d’une bombe qui tue sept policiers, les forces de l’ordre tirent sur la foule et entraînent la mort de plusieurs personnes, en blessant des dizaines d’autres.
En 1889, la IIe internationale socialiste qui se tient à Paris, et sous l’impulsion de Jules Guesde, décide d’instaurer une journée de manifestations et de revendications salariales le 1er mai. La décision est prise à l’occasion du centenaire de la Révolution française, mais aussi en hommage aux syndicalistes américains. La première “journée internationale des travailleurs” a ainsi lieu en 1890 dans plusieurs pays du monde.
En France, le 1er mai de 1891 est marquée par le drame de la fusillade de Fourmies dans le Nord, qui se solde par la mort d’une dizaine de manifestants. Après le vote de la journée de huit heures en 1919, le 1er mai devient un jour chômé et férié en 1948. C’est aujourd’hui en France le seul jour férié et également chômé, c’est à dire où le repos est obligatoire.
Et chez nos voisins européens…
Héritage des luttes du 19e siècle et du début du 20e siècle, le 1er mai est aujourd’hui un jour férié dans 24 des 27 pays de l’Union européenne.
En Irlande, le jour du Travail (May Day ou Labour Day) a lieu le premier lundi du mois de mai (donc le 1er mai en 2023) : c’est aussi un jour férié. Le 1er mai est obligatoirement chômé dans trois pays de l’Union européenne : l’Espagne, la France et la Pologne.
Aux Pays-Bas et au Danemark, le 1er mai n’est ni férié ni chômé, ce qui n’empêche pas la tenue de manifestations politiques et de défilés dans de nombreuses villes.
En Pologne, durant la période de l’URSS, le 1er mai donnait lieu à de grandes fêtes populaires et défilés orchestrés par le Parti communiste. Au début des années 1980, d’importants mouvements de grève, organisés notamment par la fédération de syndicats Solidarność sur les chantiers navals de Gdańsk, ont donné une dimension nouvelle à cette journée de lutte.
En Italie, la fête du Travail se célèbre en musique : depuis les années 1990, les principales forces syndicales italiennes organisent chaque année un concert sur la Piazza San Giovanni, à Rome.
Dans les pays scandinaves, le 1er mai coexiste avec des fêtes plus traditionnelles marquant l’arrivée du printemps. En Finlande, à côté des défilés de travailleurs, le Vappuaatto est célébré à travers tout le pays. Idem en Suède, où de grandes manifestations étudiantes ont lieu. C’est aussi le cas en Grèce, où la fête du printemps prend ses racines dans l’Antiquité.
Au Royaume-Uni, c’est le premier lundi de mai qui est fêté. Aux Etats-Unis, le « Labor Day » est célébré le premier lundi de septembre
A noter : L’églantine rouge, symbole de la journée internationale des travailleurs après 1891 est jugée trop connotée politiquement, elle est remplacée progressivement par le muguet.
Source : franceinfo.fr – toutleurope.eu – ministère du travail, de la santé et des solidarités